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poésie

  • "Non merci!"

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    Continuons dans l'exploration de mes goûts poétiques... si il est une pièce que j'adore, c'est Cyrano de Bergerac, d'Edmond Rostand. Ce n'est pas comme si je la connaissais par coeur, mais presque.

    Et choisir un passage de ce chef-d'oeuvre que je préfère est diffcile... le duel? La tirade des nez? Mmmmh, très classique...

    La mort de Cyrano? Oui, mais là, je pleure... le balcon? Une des seules grandes scènes romantiques que j'aime d'amour... mais non, classique aussi...

    Non, mon passage préféré, qui résume tellement Cyrano, c'est la tirade du "Non Merci", où notre héros défini à son ami Le Bret sa façon de vivre... libre. Mais plus encore que ce passage, c'est la suite que j'aime, ce qui se finit par "la haine est un carcan mais c'est une auréole" et surtout comment ce passsage mélange bravade et panache somptueux, avec le romantisme le plus poignant... mais baste! Assez parlé, je vous le livre....

    CYRANO
    Eh bien ! oui, c’est mon vice.
    Déplaire est mon plaisir. J’aime qu’on me haïsse.
    Mon cher, si tu savais comme l’on marche mieux
    Sous la pistolétade excitante des yeux !
    Comme, sur les pourpoints, font d’amusantes taches
    Le fiel des envieux et la bave des lâches !
    — Vous, la molle amitié dont vous vous entourez,
    Ressemble à ces grands cols d’Italie, ajourés
    Et flottants, dans lesquels votre cou s’effémine
    On y est plus à l’aise… et de moins haute mine,
    Car le front n’ayant pas de maintien ni de loi,
    S’abandonne à pencher dans tous les sens. Mais moi,
    La Haine, chaque jour, me tuyaute et m’apprête
    La fraise dont l’empois force à lever la tête ;
    Chaque ennemi de plus est un nouveau godron
    Qui m’ajoute une gêne, et m’ajoute un rayon
    Car, pareille en tous points à la fraise espagnole,
    La Haine est un carcan, mais c’est une auréole !

    LE BRET, après un silence, passant son bras sous le sien
    Fais tout haut l’orgueilleux et l’amer, mais tout bas,
    Dis-moi tout simplement qu’elle ne t’aime pas !

    CYRANO, vivement
    Tais-toi !