Il y a quelques jours, je pensais revenir faire un tour ici et poster enfin différents avis sur des livres, des films que j'avais vu. J'avais même les articles bien en tête, organisé, et tout, et il me fallait juste un poil moins de flemme pour poster ça.
Et puis il y a eu hier. Et après le choc, la colère, la rage, la tristesse, une partie de la journée (assez chargée en elle-même ) passée sur les réseaux sociaux... même pas a essayer de comprendre, parce qu'il n'y a rien à comprendre, j'ai envie ici de rendre un petit hommage à 2 des victimes de l'attentat.
Deux sur douze, c'est sans doute injuste, et je tiens à dire ici que j'ai un profond respect pour tous, les journalistes comme les policiers, mais ils se trouvent que j'ai un rapport différent avec Cabu et Wolinski.
Peut-être parce que c'était les plus vieux, peut-être parce que je m'attendais parfois à entendre un communiqué un matin m'annonçant leur mort, d'une longue maladie ou d'une crise cardiaque.... le genre de communiqué qui nous annonce qu'ils se sont éteint sans douleur au milieu de leur proche. Pas un communiqué qui m'annonce que 2 crétins sans cervelle au nom d'un Dieu qui ne leur à rien demandé, ont transformé Charlie Hebdo en boucherie....
Peut-être et sûrement aussi parce qu'à l'origine, Cabu pour moi c’était ça:
Le dessinateur du Club Dorothé, le gars qui faisait des dessins drôle et amusant et moqueur aussi, des gens avec qui il travaillait. Ce qui prouve finalement la liberté de ton à l'époque...
Et Wolinski, c'était ça
Un album que j'avais lu petite, emprunté à la bibli (où on me laissait là en me filant une paix royale pour ramener ce que je voulait à la maison). C'était aussi le dessinateur que je croisais dans l'Huma... ce qui explique sans doute qu'on me laissait ramener ses bouquins à la maison.
Et puis j'ai grandi, j'ai découvert les autres facettes de ces dessinateurs.... j'ai découvert Charb aussi, aussi dans l'Huma et ailleurs...
Mais voilà, avec eux deux, j'ai l'impression que c'est encore plus de mon enfance qui s'en va...
J'ai lu Charlie Hebdo, et le Canard Enchainé... je me suis parfois dit "Putain, les gars...." en étant par ailleurs très fier d'être dans un pays qui permettait à la presse d'être libre. Et d'avoir encore des journalistes poil à gratter qui osaient aller loin, peut-être, mais qui osaient.
Et qui luttaient.
Et qui ont payé cette lutte de leur vie.
Mais je crois qu'au fond ils en sont fiers. Parce qu'ils sont morts libres. Debout.
Qu'ils ont gagné, eux.... parce qu'en les tuant, ce n'est pas la peur que les terroristes ont réveillé dans nos coeurs. Mais la rage, la colère, l'envie de se battre. Ils nous ont rappelé que nous étions une République, une démocratie, qu'ils ne sont pas les premiers à vouloir nous affaiblir, mais que nous sommes toujours resté debout. Que le premier mot de notre devise, depuis 223 ans c'était Liberté.
Et que la Liberté ne s’use que si on ne s'en sert pas.
Et on va s'en servir....