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  • The Black Dahlia - Ellroy - De Palma

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    J'adore Ellroy. Je suis tombée dedans grâce au film L.A Confidential, j'ai lu Le Grand Nulle Part, puis L.A Confidential, puis le Dahlia Noir,White Jazz, puis finalement, qui clôturait le Quatuor de Los Angeles. j'ai commencé American Death Trip, j'ai lu Clandestino en italien et en français, j'ai lu Crimes en série, et j'ai adoré ses deux articles sur L.A., sa ville, sa malédiction, dans Courrier International il y a un temps déjà.

    J'aime déjà, à la base, le roman noir américain, le film noir, les ambiances poisseuses, les héros pas si héros malchanceux... et Ellroy va très loin dans l'anti-héros.

    Bref, il va me falloir plus d'un post pour en parler sérieusement. Or, hier soir, sur France 2, passait le Dahlia Noir, l'adaptation du roman éponyme d'Ellroy, par Brian De Palma. Et en général, j'aime bien Brian.

     

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    Le Dahlia Noir - James Ellroy.

    Premier tome du quatuor de Los Angeles, une tétralogie autour du LAPD de la fin des années 40 à la fin des années 50, c'est le troisième que j'ai lu. Oui, je suis pas toujours logique... ce qui m'énerve, c'est que je ne retrouve plus mon exemplaire, et que je ne l'ai pas relu depuis plus d'un an, et que voilà, mes souvenirs sont flous!

    Bien que les oeuvres d'Ellroy soient de fictions, elles ont intervenir en fond tout un tas de personnages ayant existé. Dans le cadre du Dahlia Noir, c'est carrément l'histoire qui est réelle. Celle qui sert le titre, puisqu'Ellroy part réellement du meurtre d'une aspirante starlette, retrouvée horriblement mutilée dans un terrain vague à la fin des années 40. C'est aussi un livre exorcisme pour Ellroy, il le dit lui-même, sa propre mère ayant été retrouvée assassinée dans un terrain vague.

     

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    Dans le livre, on suit l'enquête Dwight Bucky Bleichert et son coéquipier, Lee Blanchart, obsédé par le meurtre. C'est aussi une plongée au coeur de l'âme humaine dans sa part sombre, au coeur d'une ville et d'une Amérique tout, sauf accueillante et fraternelle, au coeur des pulsions humaines. On y croise des femmes fatales à la fois fragiles et ambigües, des flics corrompues jusqu'à la moëlle, et pourtant honnêtes, en un sens, des manipulateurs de tout poil, dans le vaste barnum qu'est la justice et la politique, intimement liées, aux Etats-Unis.

    Et encore, le Dahlia Noir reste classique dans sa narration. il fait penser aux oeuvres de Dashiell Hammet, Raymond Chandler ou Chester Himes. Ellroy n'a pas encore peaufiné son style "uppercut", mais tout est déjà là. Et c'est un chef-d'oeuvre de littérature noire. Avec parfois une lumière...

    Bref, vous comprendrez que j'ai aimé. Et puis dès que ça se passe dans les années 40-50, moi, je craque, alors...

    Passons au film...

     

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    Le Dahlia Noir - Brian De Palma

    L'histoire: la même que précédement, avec des adaptations. Le décor: L.A. en 1947-1948. les acteurs: Aaron Eckhart, Scarlett Johansson, Hilary Swank, Josh Hartnett.

    D'habitude, j'aime bien De Palma. Contrairement à Pando (moi, j'ai du mal avec Ang Lee). Eh bien là, je lui donnerais raison.

    De Palma réussit un bon film noir, bien léché, avec l'ambiance et tout, une reconstitution d'époque qui claque, le soleil, les tensions, les acteurs sont parfaits.

    Mais.

     

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    Il y a un "mais". Ce "mais", c'est Curtis Hanson, qui avait réalisé L.A Confidential, raflant les oscars 10 ans avant, et réalisant ce que De Palma n'a pas fait.

    Capter l'âme de Los Angeles. L'âme noire et torturée décrite dans le roman. Son film est bien, mais il est gentil. Et Ellroy n'est pas gentil. Sa relation avec sa ville est une relation d'amour-haine, et après lui, vous ne voyez plus Hollywood et L.A. comme avant (ni les States en général, d'ailleurs). Alors oui, y'a des beautés fatales et des relations vénéneuses, mais on pense presque plus à un remake du Grand Sommeil, avec Humphrey Boggart. Et pas le truc qui vous prends aux tripes comme sait le faire Ellroy.

    Et vous? Vu, pas vu, Ellroy, pas Ellroy?

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