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Continuons dans la culture mais orientons nous vers le cinéma....La semaine dernière j'ai visionné Outrage de Takeshi Kitano.... en grande partie parce que c'est un film de yakuza de Kitano, mais aussi parce qu'un acteur que j'aime bien dans les dramas où je l'ai vu joue dedans. Et que Kitano est un de mes réalisateurs favoris. Et que j'aime bien les films qui se passent dans ce milieu.... une bonne occasion de faire une métaphore sur la société, le pouvoir l'argent, et faire du Shakespeare sans mettre en grand des néons "This is Shakespeare!" (mais ce n'est que mon avis....)(Ouh, c'est les vacances, je deviens 'achement lyrique moi... )De quoi ça cause?(Merci Allociné)Dans une lutte impitoyable pour le pouvoir, plusieurs clans yakuza se disputent la bienveillance du Parrain. Les caïds montent dans l'organisation à coups de complots et de fausses allégeances. Otomo, yakuza de longue date, a vu évoluer ses pairs : des tatouages élaborés et des phalanges sectionnées, ils sont passés à la haute finance. Leur combat pour arriver au sommet, ou du moins pour survivre, est sans fin dans un monde corrompu où règnent trahison et vengeance. Un monde où les héros n'existent pas...(ouais, c'est lyrique aussi....)Y'a qui dedans?Plein de gens que j'ai croisé dans d'autres films ou des dramas (Ryo Kase, Takashi Tsukamoto, Tumiyo Kohinata etc...). Toutes les 5 minutes j'étais là "han mais je te connais toi...". Mais bon avec ma mémoire des noms...Takeshi Kitano : ÔtomoJun Kunimura : IkemotoRyo Kase : IshiharaRenji Ishibashi : MuraseKippei Shiina :MizunoTakashi Tsukamoto : IizukaTetta Sugimoto : OzawaFumiyo Kohinata : Inspecteur KataokaTomokazu Miura : KatôSôichirô Kitamura : Kan'naiYukiyo Tanahashi : hôtesseCe que j'en pense:Outrage m'a fait penser à Sonatine (le premier film présenté à Cannes de Kitano qu'il faut que je revois....) mais un Sonatine plus froid, plus violent.Oui, parce que je préfère prévenir tout de suite.... Outrage est violent. Pas la violence grand guignolesque maîtrisée qu'on retrouve chez Tarantino ou Miike (quoique moins maîtrisée chez lui). Non, les scènes d'actes violents sont chirurgicales dans Outrage, tant par leurs nombres que par leur froideur, mais rien ne vient atténuer le fait que "c'est pas drôle de se faire taper dessus, taillader etc..." (pas tout en même temps non plus, hein.... ). Mais Kitano filme la violence telle qu'elle est. De façon crue. Pas de sang qui gicle tout ça. Le sang mes amis, ça coule. Et là, il coule.... c'est encore plus glaçant. Bon des fois ça explose aussi. Les boites crânniennes.Mais pas non plus de quoi pousser les cris d'orfraies de Cannes "hiiii, c'est violent, ohllàlàlà...." (p'tites natures....). Parce que des scènes très violentes il n'y en a pas tant que ça. Le rythme du film, justement pour un film d'action, est lent. De long moments de discussions, stratégies, réflexions.... on est aux échecs, au go ici.... Il y a en quelque chose de pourri au royaume de la Sanno-Kai. Et c'est aussi pour cela que la violence frappe (sans mauvais jeu de mot) Parce qu'elle arrive brusquement. Une sorte d'action-réaction.Parce que en un sens cette violence elle est nécessaire et réelle. Kitano nous raconte quoi? Macbeth et Hamlet et Richard III chez les yakuzas.L'autre point fort du film, je l'ai signalé en évoquant Shakespeare, c'est la plongé dans ce monde d'hommes, de petites frappes, petits caïds empétrés dans leur règles, leur monde. Comme un conte sur le pouvoir et l'argent, et la manipulation qui en découle.... mais aussi ils nous montre les yakuzas sous un jour loin d'être romantique.... pas des bandits d'honneur, non. Pas des types sympas, obligés d'être un peu violent des fois, le respect, tu comprends? Non ce sont des gars pas franchement éduqué, qui ne connaissent que la violence comme mode d’expression, sous couvert de rites étouffants, de code de l'honneur qu'on envoie aux orties pour une parcelle de pouvoir, de trahisons, manipulations...Et la mise en scène est juste parfaite.... une image froide, une vision urbaine faite de lignes sombres, de routes qui vont on ne sait où, une lenteur parfois dans la caméra qui passe sur toutes ces voitures noires alignées au début, peu de course poursuite.... et les pointes de violence qui apparaissent, comme des pics d'adrénalines... courtes, intenses, réalistes.... Imaginez un tableau fait de lignes noires qui se croisent sur fond blanc... avec quelques points rouges ici ou là.... C'est la sensation visuelle que provoque Outrage (et après tout, Kitano est aussi un peintre....)Un très bon Kitano.
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... Van Gogh, Rêves de Japon
Et donc on continue l'exposition avec cette fois-ci, la Pinacothèque 2 et Van Gogh.
Comme j'ai terminé tout à l'heure en râlant que je me cognait la tête pour voir les estampes d'Hiroshige.... j'annonce ici la couleur.... chez Vincent c'était clair, lumineux et je n'ai jamais approché une de ses toiles d'aussi près ♥
Ce qui permet de se rendre compte de visu que Van Gogh, c'est le trait, la vie, la couleur, le mouvement.... ♥
Bref.
A part ces envolées lyrique sur la peinture du Vincent, l'exposition nous présentait les liens qui exsitaient entre la peinture de Van Gogh et les estampes d'Hiroshige. Car comme tous les impressionniste, il s'est passionné pour le Japon. Voir dans son cas de façon excessive.... A notre époque on l'aurait traité d'otaku... XD
Bon à son époque je ne suis pas sûre qu'on considérait ça tout à fait normal...
L'expo met donc en parallèle les oeuvres de Van Gogh et celle d'Hiroshige qui l'auraient inspirées. Je dois avouer que si parfois l'inspiration est là.... dans la construction du tableau, dans la posture des personnages, dans l'inspiration aussi....
Parfois, c'est un peu tiré par les cheveux (je pense à la toile sur Deux paysannes qui ramassent des pommes de terre.... personnellement elle m'évoque plus l'Angelus du soir de Millet (par ses couleurs et le thème) que Deux paysans traversants un champs... mais bon....
De même pour les effet de perspective.... sachant que ces effets, Hiroshige les a trouvé dans l'art occidental, rien ne permet d'affirmer que telle ligne de fuite lui vient plus du maître japonais que de tableaux des maîtres flamands observés avant...
En tout cas, une fort belle exposition qui permet d'approcher au plus près l'oeuvre de Vincent Van Gogh et ses influences....
Et qui permet de se rendre compte que rien ne vaut le tableau en vrai.... si la boutique de la Pinacothèque est l'antre du diable, j'ai été refroidit en voyant que les reproductions enlevaient toutes vie aux tableaux... (bon j'ai quand même acheté des trucs...) (et en passant, je vous conseille de jeter un oeil à ce blog, qui a de très belles photos des tableaux, qui rendent très bien l'intensité qu'ils ont ^^)
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Hiroshige, l'Art du Voyage....
Un peu de culture sur ce blog, ça ne vous fera pas de mal, petits canaillous.... (pis bon je ne vais pas tout le temps râler.... ) (ou parler de mon boulot....) (en plus, je suis en vacances....)
Et j'ai donc commencé ces vacances en me culturant... culturationannt... culturant... et en allant voir ce week-end la double exposition à la Pinacothèque de Paris autour d'Hiroshige et de Van Gogh.
Commençons donc par la Pinacothèque 1 qui nous présentait Hiroshige.
Utagawa Hiroshige nait à Edo (actuelle Tokyo) en l'an de grâce 1797 dans une famille de petits samouraïs (comme en France on naît dans une famille de petite noblesse...) dont le père possède une charge de pompier (très important pompier à Tokyo à l'époque... tout est en bois, et l'hiver est très sec et venteux, je vous laisse imaginer...). Et il y meurt en 1858, après avoir accompli une oeuvre qui fera date, tant par son foisonnement que par son évolution. (c'est beau ce que je dis, hein?) (hum, ouais...)
Qui fera date au Japon, où il est considéré comme le plus grand maître de l'Ukiyo-e et un des derniers d'ailleurs... et chez les Impressionnistes qui par la grâce de Samuel/Siegfred Bing, un marchand d'art passionné du Japon, découvrirons ces "images du monde flottant" et s'en inspireront.
Après ne me demandez pas pourquoi c'est Hokusai qui a occupé le devant de la scène. D'autant qu'il était déjà vieux au moment où Hiroshige a commencé son art. Et que si c'est le vieux maïtre qui a, à la fin du 18ème siècle, introduit la perspective occidentale dans ses oeuvres, c'est bien Hiroshige qui a, de façon fort naturelle, porté le mélange des deux genres à son apogée... créant un art unique.
L'oubli est réparé avec cette exposition à la Pinacothèque, la première du Maître Japonais en France.
L'exposition est organisé de façon chronologique et on voit bien l'évolution de l'art d'Hiroshige, depuis des vues traditionnelles d'Edo, à la mise en images de la route du Tokkai-do (route du Sud reliant Edo à Kyoto) ou du Kiso-Kaido (route du Nord reliant Edo à Kyoto) (les Cinquante-trois stations du Tokkaido et les Soixante-stations du Kiso-Kaido)
Vers la fin de sa vie, il revient à des vues d'Edo (Cents vues d'Edo), recourant à un cadrage original, vertical et s'appuyant sur un détail de premier plan, pour mieux fixer la vue de l'observant, et accentuer l'effet de perspective.... un cadrage très moderne je trouve. Je crois d'ailleurs que ces vues d'Edo sont mes estampes préférées du maître.
Le seule regret c'était la mise en scène, sombre (préservation des oeuvres) et surtout les vitrines dans des niches, qui ne permettaient pas de bien apprécié les oeuvres.... surtout quand on se cognait la tête sur le bord de la niche ><'
La suite.... post suivant ^^