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NieA Senseï - Page 10

  • Venise - novembre 2011

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    Venise - Vue de la lagune de la Riva degli Schiavoni

    novembre 2011

  • The 2nd Law - Muse

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    Il serait temps désormais que je vous parle, enfin, du dernier album de Muse, vu qu'il est un peu sorti il y a 5 mois.

    Donc The 2nd Law, j'en pense quoi?

    muse, the 2nd lawOui, ben 5 mois, c'est le temps qu'il m'a fallu cette fois pour rentrer dans l'album. Après une première écoute à sa sortie qui ne m'avait pas convaincu (Plus intimiste il avait dit le monsieur? On a pas la même définition...) et une ré-écoute 3 mois plus tard qui m'avait convaincu sur certains morceaux, j'ai tout repris, et je suis enfin capable de donner un avis construit.

    Parler d'un album de Muse c'est toujours difficile je trouve. Parce qu'il me faut toujours un temps d'adaptation (il m'a déjà fallu un temps d'adaptation tout court au groupe....) et parce qu'on ne pourra pas reprocher au groupe de ne pas tenter de se renouveler, d'explorer, d'aller là où on ne les attends pas (voir même là où ils ne s'attendent pas eux....) (Non, sérieusement Matthew, utiliser des orchestres toussa, ce n'est pas "intimiste"!).

    Au risque de décevoir, de se planter et de laisser des fans en cours de route.... Mais c'est un risque à prendre je trouve. 

    Finalement, The 2nd Law explore une fois de plus l'univers musical de référence du groupe, avec des rappels de Queen genre calibré pour les stades (Survival, ça tombe bien c'était la chanson des JO.... une sorte de We Are the Champion du XXIème siècle?) ou d'INXS sur certains morceaux (Panic Station), du bidouillage de la console du studio avec un rendu electro ou je ne sais quoi (Madness), du Muse tout court (Follow Me, Animal, Big Freeze, Explorers).

    Et deux titres chantés par Chris, en rapport avec sa lutte contre son addiction à l'alcool (Save Me et Liquid State). C'est pas mes favoris. Chris chante bien, aucun problème.... mais Muse, c'est la voix de Matthew. J'ai eu déjà assez de mal à m'y faire sans qu'on me la change....

    En parlant de sa voix au Matthew, je trouve que sur cet album elle a acquis sa maturité.... alors oui, on a toujours ces poussées de falsetto qui atteigne les sommets de l'ultrason (et qui font dire que "ouh ben pas sur Ultrastar celle-là...." genre Supremacy....) mais ça fait un peu moins écorché vif. Ben faut avouer qu'il est papa, qu'il a 35 ans et que tout va bien pour lui, merci, il va pas rester un éternel adolescent "tu comprends la life ça pue trop" toute sa vie.... Donc voilà, il a atteint une certaine maïtrise vocale qui fait plaisir à entendre.

    Comme le précédent l'album se termine par deux titres liés, The Second Law: Unsustainable et Isolated System, ici une référence direct au titre de l'opus, lui-même référence à la Seconde Loi de la Thermodynamique (un truc trop bien qui donne mal à la tête.... qui parle d'entropie, de système fermé, de chaos... la physique c'est la vie) appliqué en partie ici à l'économie... je cite Matt:

    "All natural and technological processes proceed in such a way that the availability of the remaining energy decreases. In all energy exchanges, if no energy enters or leaves an isolated system, the entropy of that system incre,cre,cre,cre,c,c,creases. Energy continuously flows from being concentrated, to becoming dispersed, spread out, wasted and useless. New energy cannot be created and high grade energy is being destroyed. An economy based on endless growth is... Unsustainable"

    Traduction:

    Tous les processus naturels et technologiques se déroulent de façon à ce que la disponibilité de l'énergie restante diminue. Dans tous les échanges d'énergies, si aucune énergie n'entre ou ne sort d'un "système isolé", l'entropie (ndlr: mesure physique du désordre microscopique) de ce système augmen, men, men, te, mente.L'énergie passe en permanence de l'état concentré, vers un état dispersé, étalé, gaspillé et inutile. Une nouvelle énergie ne peut pas être créé et les grandes énergies sont détruites. Une économie basée sur une croissance sans fin n'est ...pas durable.

    Ouais ça devrait être fournit avec l'aspirine. En plus ici on explore un versant musical surprenant.... très robotique, je trouve... (mais que je verrais bien en BO d'un film)

    Bref un album qui nécessite une écoute prolongée....

    Tracklist:

    1. Supremacy
    2. Madness
    3. Panic Station
    4. Prelude
    5. Survival
    6. Follow Me
    7. Animals
    8. Explorers
    9. Big Freeze
    10. Save Me
    11. Liquid State
    12. The 2nd Law : Unsustainable
    13. The 2nd Law : Isolated System

    Et les précédent albums c'est ici:

    Black Hole and Revelations

    The Resistance

  • Outrage - 2010 - Takeshi Kitano

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    Continuons dans la culture mais orientons nous vers le cinéma....
    La semaine dernière j'ai visionné Outrage de Takeshi Kitano.... en grande partie parce que c'est un film de yakuza de Kitano, mais aussi parce qu'un acteur que j'aime bien dans les dramas où je l'ai vu joue dedans. Et que Kitano est un de mes réalisateurs favoris. Et que j'aime bien les films qui se passent dans ce milieu.... une bonne occasion de faire une métaphore sur la société, le pouvoir l'argent, et faire du Shakespeare sans mettre en grand des néons "This is Shakespeare!" (mais ce n'est que mon avis....)
    (Ouh, c'est les vacances, je deviens 'achement lyrique moi...  )
     

    OutrageKitano.jpg

     
    De quoi ça cause?
    (Merci Allociné)Dans une lutte impitoyable pour le pouvoir, plusieurs clans yakuza se disputent la bienveillance du Parrain. Les caïds montent dans l'organisation à coups de complots et de fausses allégeances. Otomo, yakuza de longue date, a vu évoluer ses pairs : des tatouages élaborés et des phalanges sectionnées, ils sont passés à la haute finance. Leur combat pour arriver au sommet, ou du moins pour survivre, est sans fin dans un monde corrompu où règnent trahison et vengeance. Un monde où les héros n'existent pas...
    (ouais, c'est lyrique aussi....)  
     
    Y'a qui dedans?
    Plein de gens que j'ai croisé dans d'autres films ou des dramas (Ryo Kase, Takashi Tsukamoto, Tumiyo Kohinata etc...). Toutes les 5 minutes j'étais là "han mais je te connais toi...". Mais bon avec ma mémoire des noms...  
    Takeshi Kitano : Ôtomo
    Jun Kunimura : Ikemoto
    Ryo Kase : Ishihara
    Renji Ishibashi : Murase
    Kippei Shiina :Mizuno
    Takashi Tsukamoto : Iizuka
    Tetta Sugimoto : Ozawa
    Fumiyo Kohinata : Inspecteur Kataoka
    Tomokazu Miura : Katô
    Sôichirô Kitamura : Kan'nai
    Yukiyo Tanahashi : hôtesse
     
     
    Ce que j'en pense:
    Outrage m'a fait penser à Sonatine (le premier film présenté à Cannes de Kitano qu'il faut que je revois....) mais un Sonatine plus froid, plus violent.
    Oui, parce que je préfère prévenir tout de suite.... Outrage est violent. Pas la violence grand guignolesque maîtrisée qu'on retrouve chez Tarantino ou Miike (quoique moins maîtrisée chez lui). Non, les scènes d'actes violents sont chirurgicales dans Outrage, tant par leurs nombres que par leur froideur, mais rien ne vient atténuer le fait que "c'est pas drôle de se faire taper dessus, taillader etc..." (pas tout en même temps non plus, hein....  ). Mais Kitano filme la violence telle qu'elle est. De façon crue. Pas de sang qui gicle tout ça. Le sang mes amis, ça coule. Et là, il coule.... c'est encore plus glaçant. Bon des fois ça explose aussi. Les boites crânniennes.
    Mais pas non plus de quoi pousser les cris d'orfraies de Cannes "hiiii, c'est violent, ohllàlàlà...." (p'tites natures....). Parce que des scènes très violentes il n'y en a pas tant que ça. Le rythme du film, justement pour un film d'action, est lent. De long moments de discussions, stratégies, réflexions.... on est aux échecs, au go ici.... Il y a en quelque chose de pourri au royaume de la Sanno-Kai. Et c'est aussi pour cela que la violence frappe (sans mauvais jeu de mot) Parce qu'elle arrive brusquement. Une sorte d'action-réaction.

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    Parce que en un sens cette violence elle est nécessaire et réelle. Kitano nous raconte quoi? Macbeth et Hamlet et Richard III chez les yakuzas.
     
    L'autre point fort du film, je l'ai signalé en évoquant Shakespeare, c'est la plongé dans ce monde d'hommes, de petites frappes, petits caïds empétrés dans leur règles, leur monde. Comme un conte sur le pouvoir et l'argent, et la manipulation qui en découle.... mais aussi ils nous montre les yakuzas sous un jour loin d'être romantique.... pas des bandits d'honneur, non. Pas des types sympas, obligés d'être un peu violent des fois, le respect, tu comprends? Non ce sont des gars pas franchement éduqué, qui ne connaissent que la violence comme mode d’expression, sous couvert de rites étouffants, de code de l'honneur qu'on envoie aux orties pour une parcelle de pouvoir, de trahisons, manipulations...
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    Et la mise en scène est juste parfaite.... une image froide, une vision urbaine faite de lignes sombres, de routes qui vont on ne sait où, une lenteur parfois dans la caméra qui passe sur toutes ces voitures noires alignées au début, peu de course poursuite.... et les pointes de violence qui apparaissent, comme des pics d'adrénalines... courtes, intenses, réalistes.... Imaginez un tableau fait de lignes noires qui se croisent sur fond blanc... avec quelques points rouges ici ou là.... C'est la sensation visuelle que provoque Outrage (et après tout, Kitano est aussi un peintre....)
     
    Un très bon Kitano.